En quittant Manakara, après les grandes palmeraies, la route est bordée de rizières où les gens sont en plein travail...
Ensuite, le paysage devient de plus en plus montagneux et présente des collines pelées. Il y a des plantations de café, de cannelle, girofle, poivre et de délicieux ananas...
L'arbre du voyageur est le symbole de Madagascar
Ici, il y a deux saisons : "la saison des pluies et la saison où il pleut". C'est dire si le climat humide favorise la pousse de la végétation.
Nous faisons un arrêt déjeuner dans une petite gargote au bord de la route, où la carte est quelque peu nébuleuse : "Toton-kana sy Tsamaraso, Hen'omby ritra, etc..." et ce sera très bon !
La route serpente dans la montagne couverte de forêt de plus en plus dense : arbres du voyageur, bambous et raphias sont luxuriants. Les cascades dévalent les pentes.
Nous arrivons à Ranomafana, petit village perdu au fond d'une vallée encaissée, au coeur d'une forêt touffue, mais qui possède une source chaude naturelle, d'où son nom, qui signifie "eau chaude". A l'époque coloniale, les français y créèrent un centre thermal encore en activité, où nous allons, bien sûr, prendre un bon bain délassant...
Dans le village de Ranomafana...
Des femmes tissent la soie naturelle des cocons de vers à soie sauvages ramassés dans la montagne.
Nous logeons "Chez Gaspard", des chambres louées par les religieuses en plein centre du village.
Ranomafana n'est pas seulement connu pour ses thermes. Il est surtout devenu, depuis la création du Parc National, le point de départ des excursions dans cet espace naturel et préservé, habitat d'une faune et d'une flore d'un caractère exceptionnel...
- Mardi 7/10/2008 : A 6km de Ranomafana, se trouve l'entrée du Parc. Après paiement du droit d'entrée et du guidage, nous marchons dans cette belle forêt primaire, tropicale et humide. Nous grimpons dans la montagne par des chemins balisés, en découvrant des cascades et une végétation luxuriante, dont de nombreuses orchidées (le Parc en contiendrait des centaines d'espèces).
Nous avons la chance d'apercevoir un "hapalémur doré", une sous-espèce de lémurien, découvert en 1986 et assez difficile à voir, en était-ce vraiment un ? j'en doute fort, mais il faut croire le guide sur parole !!! Bon, on n'a fait que l'entre-apercevoir parmi les feuillages...
Mais il y a aussi plein d'autres espèces de lémuriens plus faciles à observer, comme le "vari variegata"et d'autres dont je ne sais pas le nom. Evidemment, c'est toujours une grande émotion que d'en apercevoir au sommet des arbres... Ils ont des colliers de façon à les surveiller et les protéger. Plus de la moitié des espèces de lémuriens sont aujourd'hui menacées d'extinction. Il n'y a pas de singes à Madagascar, seulement des lémuriens. Ceux-ci appartiennent à un sous-ordre des primates, plus primitifs que les singes, et 90% des lémuriens existant dans le monde vivent à Madagascar (le reste se partageant entre les Comores, l'Afrique, Ceylan et l'Inde). Il y en a de toutes les tailles, des diurnes et des nocturnes...
D'ailleurs, nous revenons ce soir pour voir les espèces nocturnes. Nous recommençons à crapahuter jusqu'en haut pour voir le petit microcèbe, un lémurien de la taille d'une souris (que le guide appâte avec de la banane), on en reverra ailleurs, dans le sud...
- Mercredi 8/10/2008 : Aujourd'hui, nous partons pour Fianarantsoa, où nous rejoindrons la RN7, pour descendre vers le grand sud...
Nombreux fours à briques dans la région
Les malgaches utilisent beaucoup ces petits chariots pour le transport du bois ou autres marchandises...
Entre Fiana et Ambalavao, nous traversons des paysages typiques des Hautes Terres : cultures en escaliers de vignobles, de tabac et de de thé... Petites maisons en briques et, comme partout, les zébus.
Animaux considérés comme signes de richesse, ils ont un rôle très important dans la vie malgache. Le sacrifice d'un zébu est essentiel à tous les rituels.
Le mercredi, justement, à Ambalavao, c'est le marché aux zébus... Commerce très important pour la ville puisque c'est ici que transitent près de 2000 têtes de bétail chaque semaine !
Les vachers sont souvent drapés de leur couverture colorée typique.
C'est aussi le grand marché en ville, on peut y trouver de tout. Il y a du monde dans les rues et dans les gargotes...
Et c'est à Ambalavao que l'on peut voir la fabrication manuelle de papier antemoro le plus réputé du pays.
La pâte à papier est faite à partir de la fibre très souple de l'arbuste "avoha"et est souvent agrémentée de fleurs fraiches. La fabrique se tient dans le fond de l'enceinte de l'hôtel "aux Bougainvillées", où nous logeons mais nous préférons prendre nos repas dans une petite gargote en ville...
On sent que le sud commence ici, il y fait plus chaud et sec.
- Jeudi 9/10/2008 : Nous partons vers le sud. A une douzaine de km, dans cette direction, se trouve la réserve d'Anjà, petit parc très sympathique géré par les villageois du coin.
La montagne Anjà se découpe à l'horizon, massive et formée de roches arrondies en "pains de sucre". Le parc abrite plusieurs familles de makis cattas, jolis lémuriens qui se laissent facilement observer. Il y a aussi des caméléons et des lézards. La base du massif est garnie de plantes épiphytes.
Après 2h de balade dans le parc, nous reprenons la route jusqu'à Ihosy où l'on s'arrête pour déjeuner. C'est la capitale des "Bara", pasteurs semi-nomades d'origine africaine et qui forment aussi la caste des voleurs de zébus ! C'est là que finit la région des Hautes Terres et que commence le Grand Sud, où domine la brousse sèche, domaine des grands troupeaux .
On voit souvent des gens transportant de gros sacs de charbon de bois, produit de première nécessité, ici, fourni par les eucalyptus acclimatés là où la forêt primitive a malheureusement disparu.