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8 février 2010 1 08 /02 /février /2010 10:27

- Jeudi 21/01/10 : Ce matin, nous partons très tôt de Tombouctou pour embarquer sur une pinasse (une grande pirogue à moteur) qui va nous mener jusqu'à Mopti, en remontant le fleuve Niger.

 

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Nous avons de la place sur notre pinasse. En effet, nous ne sommes que nous deux avec Alassane, plus le piroguier et son aide.  Alassane s'est débrouillé pour trouver une pinasse qui devait retourner à Mopti, ce qui permet aux piroguiers de ne pas faire le trajet à vide. Un auvent tendu sur des arceaux protège du soleil, un brasero permet à l'équipage de faire la cuisine de midi, et il y a même des toilettes : à l'arrière, est aménagée une petite cabine au milieu de laquelle un trou est percé dans la coque relevée au-dessus de l'eau... Le grand confort, quoi.  Nous allons y passer trois jours de navigation, avec deux nuits de bivouac sur les berges du fleuve...

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File 214

Nous remontons tout doucement le Niger tandis que le soleil se lève.  Le fleuve est très large. Par moments, des îlots couverts de végétation émergent et sont des lieux de pêche.  Nous croisons plusieurs embarcations, où souvent le père relève les filets tandis que son fils, parfois très jeune, pousse la pirogue avec sa longue perche.

File 224

Beaucoup d'oiseaux nichent dans les hautes herbes de la rive : martins pêcheurs, aigrettes, avocettes... Des milliers de petits oiseaux appelés "mange-mil" font un vacarme étonnant.


File 250De temps en temps, nous croisons une pirogue à voile...

 

Tout à coup, le piroguier s'écrie "mali, mali" en montrant du doigt des formes ressemblant à des rochers qui émergent des herbes : ce sont des hippopotames qui dorment tranquillement... et donc, nous apprenons que "Mali" veut dire "Hippopotame"en langue bambara...  Nous en verrons à plusieurs reprises, il parait qu'il y en a beaucoup...

File 226


File 241

Avant le déjeuner, nous faisons escale à Diré, gros village de la boucle du Niger, où se tient un marché animé. Une femme fait des frites de patates douces sur un brasero, délicieuses.

Là aussi, il y a un monument pour la paix car ici, il y a eu beaucoup de morts lors de la rébellion touareg.

 

Mali, marché à Diré

 


Nous nous arrêtons à un campement de pêcheurs, les Bozo, peuple de nomades qui se déplacent, selon la saison, de lieu de pêche en lieu de pêche, avec toutes leurs affaires.  Nous leur achetons un beau poisson-chat que nous dégusterons à midi. L'un des piroguiers le dépèce et le met à sécher sur le toit de la pinasse. Pour le repas,  il nous le cuisinera sur le brasero avec du riz et une sauce pimentée...

File 221

Nous rencontrons d'autres hippopotames...  nous apercevons de beaux villages en banco... 

  File 246

 

 

 ...des pinasses publiques chargées à ras bord...

Mali, sur le fleuve Niger, pinasse publique

Mali, sur le fleuve Niger, pinasse publique

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Et, à la nuit tombante, nous établissons notre camp près d'un village bozo inoccupé. Les Bozo sont semi-nomades,File 230 ils reviendront dans leurs cases quand la saison de pêche s'y prètera. Nous en profitons pour visiter l'intérieur de ces petites maisons en terre,  au toit fait de nattes de roseaux recouvertes de paille. Dans les murs, sont aménagées de petites ouvertures triangulaires et des cavités qui servent d'étagères.

Cette nuit, nous dormons sous la tente après avoir dégusté le couscous aux légumes préparé par les piroguiers sur un feu de camp.

 


-Vendredi 22/01/10 : Au lever du soleil, nous reprenons le cours de notre navigation avec petit-déj à bord...

Nous faisons une escale à Niafounké, gros bourg jumelé avec la ville de Vichy. Nous y rencontrons quelques vichyssois venus apporter des colis de matériel scolaire à bord de leurs camions.

A Niafounké, il y a toute une horde de petits talibés, enfants à la garde d'un marabout et qui doivent mendier leur nourriture et apprendre à anonner le coran. Nous en avions vus souvent lors de nos précédents voyages au Sénégal, mais pas encore au Mali.  Alassane leur distribue des petites galettes de riz qu'une dame est en train de faire cuire sur une plaque creusée de trous ronds.  C'est très bon d'ailleurs, ces petits gâteaux, nous aurons encore l'occasion d'en manger lors de nos voyages au Laos et Cambodge.

Nous remontons à bord et reprenons le cours tranquille du fleuve Niger.

File 232

Un groupe de femmes avec leur bébé au sein, sur une pirogue, vont vendre du poisson aux villageois de la rive. Alassane nous explique que ce sont des femmes de Touareg qui se sont reconvertis du métier d'éleveur à celui de pêcheur après que leurs troupeaux aient été décimés par la sècheresse. Nous leur achetons du poisson pour le déjeuner, comme hier...

Au fil du fleuve, nous longeons encore de beaux villages, nous allons en visiter quelques-uns...

 File 220

File 247File 249

En fin de journée, nous entrons dans le lac Debo, immense étendue d'eau aux rives sableuses. Au soleil couchant, nous atteignons la grande dune où nous allons bivouaquer cette nuit.

 

- Samedi 23/01 : A l'aube, nous quittons notre dune de sable et atteignons des rivages plus rocheux. Il y a beaucoup de pêcheurs, à bord de leurs petites pirogues, qui tirent leurs filets ou tendent des lignes...Les villages bozo sont de plus en plus nombreux aussi, le lac doit être très poissonneux... Nous achetons un beau capitaine à un pêcheur, ça changera du poisson-chat...

 


File 267

Et voilà l'épicier ambulant...

Plus loin, nous entrons sur l'un des nombreux bras du Niger.  Les huttes des Peulh, ressemblant à des meules de foin, côtoient les cabanes des Bozo, près desquelles on peut voir de grandes nasses et des filets tendus...

 

File 266  File 260

Souvent, de grands troupeaux défilent le long de la rive...File 268

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...  et, parfois, les zébus traversent à la nage pour gagner un pâturage sur la rive en face, mais les chèvres, elles, doivent être passées en barque car elles n'aiment pas l'eau !  

File 271

 

 De temps en temps, nous apercevons le nez d'un hippopotame qui nage dans le fleuve...   

Nous accostons à Kotaka, village qui possède une grande et belle mosquée en banco. Grâce à Alassane, qui connait le muezzin, nous pouvons entrer à l'intérieur...

 

  Mali, Kataka, la mosquée  Mali, Kataka, intérieur de la mosquée

 

 

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Comme tous les bâtiments en banco, la mosquée doit être consolidée avant la saison des pluies,c'est à cela que servent tous les morceaux de bois qui sortent des murs, des échafaudages en quelque sorte... mais très décoratifs.


Dans le village, il y a des potières... L'une d'elles est en train de travailler. Elle monte ses pots sur un tour formé d'une simple plaque ronde posée sur de la glaise enduite d'huile, ainsi le socle peut tourner en glissant... il faut quand même un bon tour de main pour qu'il tourne régulièrement. Ensuite, les poteries sont séchées au soleil puis mises à cuire dans un four fait d'un trou dans le sol, le tout recouvert de bouses sèches servant de combustible...

 

Mali, potière  Mali, forgeron

     

Son mari est le forgeron du village , il est en train de fabriquer des clous pour les pirogues.


En fin d'après-midi, nous arrivons dans le capharnaüm du port de Mopti.  Après avoir pris congé des piroguiers, nous nous rendons à pied à l'hôtel "Y a pas de problème". Ca fait tout drôle de retrouver le brouhaha de la ville et de l'hôtel plein de touristes...  Une bonne douche, ça fait vraiment du bien (même si elle est froide)...

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  • : Le blog de anne et yannick lamprier
  • : Il s'agit de carnets de voyage avec photos, des bons tuyaux pour voyager en individuels comme nous, soit sac au dos, soit en fourgon.
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"Pornic, balade le long du chemin côtier"

Livre d'aquarelles et de dessins pour vous faire partager le plaisir de cette promenade agréable en toute saison.

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