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6 février 2010 6 06 /02 /février /2010 18:19

- Lundi 18/01/10 : Ce matin, nous quittons Douentza en direction de Hombori. Malheureusement, il y a beaucoup de brume qui bouche l'horizon. Nous ne faisons donc qu'apercevoir les chaînes montagneuses les plus proches de la route. Le Massif de "la main de Fatma" est à l'origine d'une belle légende que nous raconte Alassane, et le Mont Hombori, le plus haut sommet du Mali, ne se départira pas de son mystère, caché dans son nuage de brume...

 

 Mali,en allant vers le Mont Hombori Mali, massif de la

 

 

IGP4999

Le 4X4 et "Vieux", notre chauffeur de 22 ans...

 

Mais Hombori, c'est aussi une ancienne ville fortifiée intéressante avec ses maisons en banco formant un rempart au-dessus de la plaine. 

File 156

 

C'était une place forte songhay. Ses ruelles étroites et couvertes obligeaient les assaillants à se courber et avancer en file indienne, les archers songhay pouvaient alors les éliminer au fur et à mesure de leur progression. La forteresse en banco est désormais habitée par le chef du village et sa famille mais on peut la visiter.

 

Mali, Hombori, la citadelle  Mali, Hombori, la citadelle

 

 


File 150

 

Après avoir fait le tour de la vieille ville , nous descendons par les escaliers au bas desquels se tient un petit marché où Alassane fait les achats pour le bivouac de ce soir.   Miam, la bonne viande!

File 160

Ici, il y a deux stations service... mais la deuxième est beaucoup mieux !

 

Après le déjeuner, nous partons à travers la réserve du Gourma, où nous allons tenter de trouver les éléphants, ce qui n'est pas assuré car la savane est grande et ils se déplacent beaucoup. Une horde de 700 éléphants transhume, selon les points d'eaux, entre la région du Gourma au Mali, et le Burkina Faso.

 

File 130Tout l'après-midi, nous roulons dans la savane... Première rencontre : un groupe de femmes et d'enfants qui transportent toutes leurs affaires dans des malles à dos d'âne. Elles sont en train de changer de camp. Les Peulh et les Touareg sont des éleveurs nomades qui changent d'endroit en fonction des pâturages et des points d'eau.

 

File 165

File 031Nous nous arrêtons de temps en temps pour demander aux gens s'ils savent dans quel direction se trouvent les éléphants. Alassane parle plusieurs dialectes et connaît beaucoup de monde partout. Tous ces gens qui vivent là, dans un dénuement total, ayant pour seule richesse leurs troupeaux de chèvres, zébus, dromadaires ou ânes, sont très souriants et intrigués de nous voir... rencontres fascinantes.  Ici, le temps s'est arrêté...

En fin d'après-midi, un homme nous apprend que ses enfants ont vu les éléphants, la veille, dans la soirée. Partout, on peut voir des traces de leur passage : les arbustes sont tout cassés et il y a d'énormes bouses par terre !


Finalement, on rencontre un jeune garçon qui nous dit, tout content, qu'il sait où ils sont... Il grimpe dans le 4X4 et nous guide vers un point d'eau...    Ils sont là !...

File 174File 175 Tout doucement, nous nous approchons de la mare où ils sont en train de boire...Emotion intense, surtout ne pas faire de bruit... ni se montrer et bien rester hors de leur vent car ils sont très craintifs et ont l'odorat développé ! On les entend souffler et on les voit bien, il y a des petits ! mais pas facile de les photographier...

 


Le soir tombe et nous regagnons sans bruit la voiture, dans la pénombre. Le jeune garçon, Mohammed, nous invite à son campement.

File 192 Il vit là, dans une tente très rudimentaire, avec sa famille. Tout près se trouve un enclos de branchages où il nous montre fièrement ses chevreaux. Son père est parti au marché de Boni, ville située entre Douentza et Hombori. Il sera absent plusieurs jours. La mère et la tante du jeune Touareg nous accueillent très gentiment, elles sont assez timides. En l'absence de son père, c'est Mohammed le chef de la famille et il est tout fier de mettre sa belle tunique blanche pour nous accueillir chez lui. Il s'empresse pour nous aider à installer nos matelas dans un espace entouré de branchages, puis il prépare le thé en signe de bienvenue. Pendant ce temps, nous épluchons les légumes et Alassane fait un feu avec des branches ramassées en cours de route et qu'il avait mis sur le toit du 4X4. Il n'y a plus qu'à mettre la marmite à bouillir pour le dîner, nous n'allons pas tarder à apprécier l'excellent ragoût d'Alassane...

 

File 035   File 033

Tout le monde est très content de cette "super sacrée bonne journée", comme dit Vieux...

 

 

File 190

 

File 170

    Mali, Gourma, le jeune Mohammed

 

 

                                                                                         

 

- Mardi 19/01/10 : La nuit sous les étoiles n'a été troublée que par les bèlements intempestifs d'un bouc venu séduire les chèvres du coin... Après le petit-déj et nos adieux à nos hôtes, nous voilà repartis à travers la savane jusqu'à In Adiataffan où il y a une mare où les éléphants viennent parfois quand l'eau manque ailleurs, malgré la proximité du village.

File 067Un peu plus loin, nous faisons halte près d'une autre grande mare mais il n'y a pas d'éléphants là non-plus, seulement quelques femmes et enfants qui font toilette et lessive dans l'eau boueuse. Ils boivent même cette eau et en ramènent dans des bidons à leur campement ou village. Ici, les gens sont vraiment très, très pauvres.

 

File 193Le paysage devient de plus en plus désertique, on roule dans le sable et il faut parfois faire de grands détours pour ne pas s'ensabler. Heureusement que Vieux connait son affaire...

Arrêt pique-nique et c'est reparti. Voilà enfin la piste "tôle ondulée" qui mène à Tombouctou.

Pour arriver à Tombouctou, il faut franchir le fleuve Niger, et donc, prendre le bac.

Nous arrivons au lieu d'embarquement en fin d'après-midi, bien cassés !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

File 168

Même sur le bac, le thé, c'est sacré !

 

Nous voilà donc à Tombouctou, ville mythique, pleine de sable et de poussière.

A l'hôtel Bouctou, nous pouvons prendre le frais sur la terrasse devant notre chambre, qui a vue sur un océan de sable, comme partout autour de Tombouctou, du sable, du sable... Hôtel qui a dû avoir son heure de gloire il y a longtemps, assez décrépi maintenant mais agréable tout de même. 

 

 

- Mercredi 20/01/10 :  Nous allons d'abord voir le marché et ses artisans qui veulent tous nous vendre quelque-chose... Les Touareg sont d'habiles bijoutiers, les forgerons travaillent avec leur soufflet double à main, original... Enormément de boutiques de bijoux en argent... Mali, Tombouctou, bijoutier touareg

 

Mali, Tombouctou, petites vendeuses d'épices

Le marché couvert est surmonté d'une terrasse d'où l'on aperçoit le désert tout autour. Tout autour du marché,  sont vendues beaucoup de plaques de sel gemme (de toutes les tailles) rapportées du désert par les caravaniers... et on peut y acheter les "12 épices de Tombouctou", comme on dit ici: "la 13ème c'est le sable."


 Après le déjeuner dans un petit boui-boui bien sympa...

.Mali, Tombouctou, un petit boui-boui    File 188

 

 

...nous allons visiter le Tombouctou culturel avec un ancien professeur d'histoire, le vieux Salem, qui est un guide très intéressant. Avec lui, nous pouvons voir plusieurs lieux dont il nous raconte l'histoire et les particularités... Tombouctou a été fondée par les Touareg au XIIe s, à partir d'un campement et d'un puits. Devenue capitale de l'Empire songhay, elle joua un rôle commercial important par sa position stratégique sur la berge du fleuve Niger et à l'entrée du Sahara. Au XVIe s, elle devient un grand centre religieux et culturel où se rencontrent les lettrés musulmans, les oulémas. Attirés par le sel ( une barre de sel valait une barre d'or), les marocains envahissent Tombouctou. La ville subit alors un métissage culturel mais pas d'organisation politique et c'est une cité décadente que découvrirent les explorateurs occidentaux au XIXe siécle.

File 187Le Vieux Salem, la mémoire de Tombouctou...

Au cours de notre promenade au long des rues, nous découvrons la grande mosquée Djingareyber, construite en 1325, par un architecte andalou ... Ici, les oeufs d'autruche remplace le croissant au sommet des minarets...


Mali, Tombouctou, la grande mosquée      File 204

                                                                     ...la bibliothèque de manuscrits qui renferme de très anciens documents...

...le musée Al Mansour Korey qui montre des objets domestiques dans un belle maison  traditionnelle...

Avec lui, nous arpentons les rues où se trouvent les grosses maisons dont les murs en banco sont recouverts de pierres calcaires du désert pour les protéger, leurs portes cloutées et fenêtres aux volets ouvragés.

 Mali, Tombouctou Mali, Tombouctou

...les maisons des explorateurs, celle du major Laing, un anglais,  arrivé en 1826, assassiné par ses guides sur la route du retour, celle de René Caillé qui atteint Tombouctou en 1828, déguisé en pélerin égyptien, celle d'Heinrich Barth, un allemand qui arrive en 1853...  Le vieux Salem nous raconte les histoires mouvementées et périlleuses de ces hommes qui ont réussi à arriver à Tombouctou, y ont vécu et en ont rapporté des récits descriptifs, éléments d'histoire, de géographie, de linguistique et sociologie jusqu'alors ignorés.

Un des aspects originaux de cette ville est le nombre important de différents peuples qui y résident, il y a les Songhay qui sont des sédentaires;  les Touareg, bien que nomades, ils en furent les fondateurs, leur langue est le Tamachek et on les nomme souvent ainsi au Mali;  les Berrabich, qui pratiquaient surtout le caravanage ramenant le sel de Taoudéni au nord du désert jusqu'à Tombouctou; les Maures; les Kounta, d'origine berbère, précurseurs de la première migration arabe et de l'islamisation; les Bellha, descendants d'anciens esclaves des Touareg;  et d'autres encore...

 

File 212Nous arrivons à la mosquée de Sankoré qui jouxtait l'Université célèbre dans tout le monde arabe autrefois...

Les explorateurs l'avait surnommée "Cité mystérieuse"...  Tombouctou est loin de sa grandeur passée, mais, comme le dit si bien Albert Londres, lors de sa visite de la ville en 1927 : "Le mystère ne se voit pas, mes amis, il se sent"...

A la sortie de la ville, se trouve le Monument de la Flamme de la Paix, qui commémore la fin de la rébellion des rebelles touaregs en 1996... mais ils ont bien vite repris les armes depuis...

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